Rops le rebelle

Félicien Rops (Namur, 1833 – Corbeil-Essonnes, 1898)

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« La femme à la lettre », 1868

« La Meuse à Waulsort », 1876

Huile sur toile, 45 x 34,5 cm et 67 x 52 cm

Félicien Rops était un artiste libertin qui faisait régulièrement scandale. Pourtant, ses dessins pleins d’érotisme et de représentations sataniques recevaient un accueil très favorable à Paris. Son œuvre graphique est une critique de l’hypocrisie bourgeoise, avec une attention toute particulière à propos de la place des femmes au sein de la société.

Malgré sa réputation de provocateur infatigable, Rops a pu compter sur la reconnaissance de l’élite artistique et littéraire de son époque. Le poète Baudelaire figurait parmi ses plus grands admirateurs. Ces deux artistes exceptionnels entretenaient une amitié profonde. Rops a d’ailleurs illustré « Les Fleurs du Mal » de Baudelaire.

CRITIQUE DE LA BOURGEOISIE

L'œuvre La femme à la lettre ne s’inscrit pas dans les représentations libertines des femmes auxquelles Rops nous a habitués. Néanmoins, il s’agit ici également d’une critique de la société bourgeoise et de la condition de la femme, peu enviable dans cette communauté aux règles très strictes. La lettre que cette femme a lue ou a écrite la laisse perplexe et ne semble pas la combler de bonheur.

La palette de tons utilisée par Félicien Rops accentue l’illusion que la femme semble être absorbée par le décor. Sa jupe, dans la même teinte foncée que l’arrière-plan, renforce cette idée. Tout ce qui entoure cette femme semble insignifiant : il n'y a rien qui embellisse la pièce, pas même une porte ou une fenêtre. La femme a l’air d'être prisonnière, plongée dans ses pensées. Elle a beau appartenir à une classe sociale aisée, sa situation est loin d’être enviable. Cette peinture constitue ainsi, elle aussi, une critique de l’hypocrisie de la morale bourgeoise.

AUBERGE DES ARTISTES

Dans le tableau La Meuse à Waulsort, accroché au mur d'en face, il n'y a aucune trace de décadence. Au contraire, la peinture est baignée d'une lumière nacrée et donne une image paisible des rives de la Meuse à hauteur de Waulsort. C'est le Rops qui est en paix avec lui-même, en harmonie avec la nature sauvage.

Malgré ses longs séjours à Paris, Félicien Rops ressentait le besoin de revenir régulièrement à Namur. Il a notamment rencontré l’artiste Hippolyte Boulenger à l’Auberge des Artistes, à Anseremme. C’est là, sur les rives de la Meuse, que les artistes allaient se détendre, profiter de l'eau et du plaisir de peindre en pleine nature.

ROPS CAPITAINE

C’est précisément cette nature qui permet à Rops de prendre du recul par rapport à l’activité fébrile et à la perversité de la ville. Il oublie tout lorsqu'il s'adonne aux sports nautiques. Ainsi, il participait régulièrement à la régate sur le fleuve avec sa célèbre embarcation « Miss Brunette ». Il a en outre fondé le « Cercle Nautique de Sambre et Meuse », dont il a été le président pendant sept ans.

Ce paysage mosan met en lumière une facette très différente de la personnalité souvent contestée de Rops et démontre son attachement profond à la beauté de sa région natale.

EN SAVOIR PLUS

Musée Félicien Rops