Saut de génération : et si vous faisiez hériter vos petits-enfants ?

Une majorité des Belges – et particulièrement les 60 ans et plus – se demandent comment soutenir leurs enfants ou petits-enfants. C’est ce qui ressort d’un sondage que nous avons demandé au bureau d’études Profacts afin de mieux répondre aux préoccupations des Belges. Dans certains cas, un « saut de génération » peut être la solution. 

L’espérance de vie s’allongeant chaque année, l’âge auquel hériteront vos enfants est toujours plus éloigné dans le temps. Ils seront même peut-être déjà installés dans la vie depuis de nombreuses années lorsqu’ils auront à se soucier de votre succession. Vos petits-enfants ne pourraient-ils donc pas faire un meilleur usage de cet argent ? C’est ici qu’intervient la solution dite du « saut de génération ». 

« Un saut de génération permet de transmettre un héritage en passant au-dessus d’une génération.», explique Philipp Bollen, Director Estate Planning chez BNP Paribas Fortis. « Une telle opération poursuit un double objectif. Non seulement, des moyens financiers aboutissent plus rapidement aux mains de vos petits-enfants, mais vous évitez aussi de payer deux fois des droits de succession : d’abord, lorsque vos enfants héritent et une seconde fois lorsque leurs enfants en hériteront après leur décès. »  

Il existe différentes manières de mettre en œuvre en pratique un tel saut de génération. 

La plus drastique : renoncer à l’héritage 

Lorsque vos parents décèdent, vous pouvez faire en sorte que vos enfants reçoivent l’intégralité de votre part en renonçant à l’héritage. Dans ce cas, vous n’héritez de rien et votre part va entièrement à vos enfants. 

Le saut de génération partiel 

Pour l’instant réservée à la Flandre, cette formule permet de donner sans frais une partie d’un héritage reçu sur lesquels vous avez déjà payé les droits de succession. Deux conditions cependant : la donation doit avoir lieu dans l’année suivant le décès du testateur et doit passer par un acte authentique établi devant notaire. 

Favoriser directement les petits-enfants 

Les grands-parents prévoyants qui veulent privilégier leurs petits-enfants peuvent également mettre cette génération dans leur testament. Les avantages sont multiples : vous déterminez vous-même ce que recevra chaque petit-enfant et vous partagez votre succession entre davantage de bénéficiaires. Résultat : chacun paiera moins de droits de succession, ceux-ci étant prélevés sur la base de tranches d’imposition. 

Le legs modeste 

En Flandre, les successions inférieures à 50.000 euros bénéficient d’un avantage fiscal. Jusqu’à 12.500 euros, les droits de succession sont même nuls. Les grands-parents qui veulent donner un coup de pouce financier à leurs petits-enfants et tiennent à ce que leurs héritiers paient le moins possible de droits de succession peuvent donc envisager de léguer à chacun de leurs petits-enfants une somme de maximum 12.500 euros par le biais de leur testament. 

Donation en cas de vie 

Avec cette méthode, vos petits-enfants ne doivent pas attendre que vous décédiez pour bénéficier des avoirs qui lui reviennent. Le grand avantage ici est le taux favorable des droits de donation de 3% en ligne directe. Si vous vous sentez en bonne santé et pensez pouvoir vivre encore au moins trois ans, vous pouvez même envisager de ne pas enregistrer la donation et ainsi ne payer aucun droit de donation.  

Discutez-en 

Pour éviter tout malentendu entre vos proches, réfléchissez sereinement à tous les aspects liés à votre succession. N’hésitez pas non plus à demander conseil à un notaire et à en discuter avec vos enfants. Ils sont peut-être eux-mêmes demandeurs d’un saut de génération.  

À propos de Ask Your Bank 

BNP Paribas Fortis veut vous aider à y voir plus clair lorsqu’il s’agit de gérer votre argent. C’est pourquoi nous avons demandé à plus de 1.000 Belges quelles étaient leurs questions et préoccupations. Avec la série Ask Your Bank, nous y répondons en toute transparence.